Cabinet Médical Pleudihen

Dr Mathilde GUERIN -Spécialiste en Médecine Générale

ETUDE DE L’AUDITION

ETUDE DE L’AUDITION

Pourquoi dépister les troubles de l’audition ?
Le dépistage précoce des troubles de l'audition se justifie par :
o    L’incidence de ces troubles : 1 enfant sur 1 000 naît sourd profond, 15 pour 100 font une otite séreuse et risque d’être des malentendants.
o    La prise en charge précoce des troubles de l’audition, si besoin avec un appareillage, conditionne le pronostic, qu’il s’agisse de l’acquisition du langage ou, à plus long terme, de l’adaptation sociale.

Une surdité strictement unilatérale, même si elle est totale, n’entraîne pas d’anomalies de langage ni de parole. Une perte auditive inférieure à 20 db est sans conséquence sur la compréhension et l’acquisition du langage. Pour une perte auditive entre 20 et 40 db certains éléments phonétiques échappent à l’enfant et la voix faible n’est pas correctement perçue. Si la perte auditive est entre 40 et 70 db, la parole n’est perçue que si elle est forte. Une perte auditive supérieure à 70 db signe une surdité sévère avec impossibilité d’acquisition spontanée du langage.

On distingue :
1.    Surdité de transmission liée à une malformation de l’oreille externe ou moyenne ou, le plus souvent, à une pathologie tubaire favorisant l’otite séreuse entraînant un déficit pouvant atteindre 40 décibels.
2   Surdité de perception par atteinte de l’oreille interne et des structures neurosensorielles
    entraînant des surdités profondes – étiologies diverses : génétiques, infectieuses
    (méningite, rubéole, CMV), anoxie, toxiques, ictère néonatal.
Sur un critère de troubles de l’audition défini par un déficit supérieur ou égal à 30db à une des 4 fréquences (500-1000-2000 et4000Hz) une étude(3), sur une population d’enfants scolarisés de 3 à 4 ans a montré une prévalence de 11,6%. Plus des 2/3 de ces déficits auditifs étaient dépistés le jour du bilan


Comment dépister les troubles de l’audition ?
Le dépistage de la surdité à la naissance peut se faire par la recherche des otoémissions provoquées et être confirmées par l’étude des potentiels évoqués (1-2). Appliquée dans quelques maternités, la méthode fait l’objet de recherche pour étudier son extension et sa généralisation. Ce dépistage est important mais n’exclut pas de rechercher des troubles de l’audition tout au long du développement de l’enfant.
En dehors de ce dépistage systématique, le médecin est contraint de sélectionner une population à risque par la recherche de signe d’appel, d’antécédents personnels et familiaux. Les seuls tests de dépistage disponibles entre 9 et 36 mois sont les tests proposant des sons calibrés et le test de la voix chuchotée.
La recherche des signes d’appel
•    Dans les premiers mois
-    Absence de réaction aux bruits
-    Sommeil trop calme
-    Réactions très positives aux vibrations et au toucher

•    De 3 à 12 mois
-    Sons émis non mélodiques
-    Absence d’articulation
-    Installation d’une communication gestuelle de désignation

•    De 12 à 24 mois
-    Absence de parole articulée
-    Enfant inattentif à ce qui n’est pas dans son champ visuel
-    Emissions vocales incontrôlées

•    De 24 à 36 mois
-    Retard de parole
-    Grande difficulté d’articulation
-    Troubles du comportement relationnel

•    Dans la surdité acquise
-    Régression de l’expression vocale
-    Détérioration de la parole articulée
-    Modification du comportement, agressivité et frayeurs surtout la nuit

Toujours croire une mère qui trouve que son enfant n’entend pas bien

Facteurs de risques : antécédents personnels ou familiaux
•    Les antécédents familiaux d’hypoacousie ;
•    La prématurité, surtout en cas d’âge gestationnel inférieur à 32 semaines révolues et/ou une complication cérébrale de la prématurité ;
•    Le faible poids de naissance, inférieur à 2500 grammes et surtout inférieur à 1500 grammes ;
•    L’infirmité motrice cérébrale, les troubles neuromoteurs ;
•    Les anomalies chromosomiques, en particulier la trisomie 21 ;
•    Les craniosténoses et les malformations de la face ;
•    Les embryofoetopathies (rubéole – CMV)
•    Une exposition in utero à la cocaïne et/ou à l’alcool et/ou au tabac ;
•    Une hyperbilirubinémie ayant nécessité une exsanguino-transfusion ;
•    Une infection grave ou un traitement possiblement ototoxique (aminosides...);
•    Anoxie périnatale.


Conduite à tenir en cas anomalies

Il est recommandé de proposer un examen ORL spécialisé s’il existe un antécédent personnel ou familial, des signes d’appel ou une anomalie à l’un des tests réalisés.
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